Les observateurs attentifs de la politique européenne pourrait être pardonné pour demander si - derrière l'exclamation de choc et d'horreur à la perspective d'une présidence Donald Trump - ils ne détectent pas le sourire ironique occasionnel ou soupçon de vertige quand la conversation se tourne vers les Etats-Unis candidat présidentiel républicain.
Pour être sûr, à peine un jour ne passe sans un haut fonctionnaire européen exprimant de graves préoccupations quant à la possibilité que Trump pourrait remporter les élections. Président du Parlement européen Martin Schulz a prévenu récemment que Trump "serait un problème non seulement pour l'UE , mais pour le monde entier."
Le président français François Hollande, qui fait face à ses propres défis avec le populisme de droite, a récemment déclaré Trump "vous donne envie de vomir.» Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, abandonnant sa tempérance rhétorique habituelle le mois dernier, a appelé Trump un «prédicateur de la haine.
Matthew Karnitschnig : De nombreuses personnes en Europe, tout spécialement en Allemagne mais également en France, sont opposées au traité TTIP/TAFTA et à d'autres accords de libre-échange. Il n'y a aucun meilleur moyen qu'une victoire de Donald Trump dans la course à la Maison Blanche pour s'assurer qu'un accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Europe ne soit pas signé dans les années qui viennent.
► il faut se serrer les coudes
Une victoire de Trump amènerait dès lors les Européens à repenser leur approche et à renforcer l’Union européenne, car celle-ci ne pourrait plus compter sur leur aide comme du temps de la Guerre froide. Ce renforcement de la coopération européenne permettrait aux dirigeants de l’UE d’envisager le “grand saut fédéral”, amenant à l’émergence d’une super-puissance dans la mesure où les États-Unis ne seraient plus aptes à stabiliser la périphérie de l’Union européenne (Russie, États du Partenariat oriental, et Moyen-Orient).
La victoire de Trump inciterait également les Européens à renouveler leur matériel militaire en achetant des produits "Made in Europe", une option plus que bénéfique pour des entreprises comme Saab, Eurofighter et Dassault, leur permettant de viser des marchés de taille conséquente come l’Inde, le Brésil et l’Asie du Sud.
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